Technicien dentaire équin : un dentiste pour la bouche du cheval

Plus communément appelé « dentiste équin », le technicien dentaire équin réalise les soins courants sur la dentition des équidés. Auparavant exercées uniquement par les vétérinaires, les actions de dentisterie, réglementées par la loi, peuvent aujourd'hui également être pratiquées par des spécialistes de la dentition équine. Leur intérêt est de maintenir une bouche saine permettant au cheval de s'alimenter correctement (optimisation de la mastication) et d’accepter le mors. Cela améliore ainsi le contact entre la bouche du cheval et la main du cavalier. En effet, le mors peut par exemple très vite devenir inconfortable pour un cheval qui a une dent de loup.

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Niveau de technicité :
dentisterie équine
Sommaire

Technicien dentaire équin : la FFTDE comme organisme référent de la profession

Restée longtemps ambigüe, la profession n’est réglementée que depuis 2011. L’exercice de la dentisterie équine par les non-vétérinaires a en effet été clarifié et défini par la loi en juillet 2011, à l’occasion de la modification du code rural. L’alinéa 11 de l'article L243-3 instauré par l'ordonnance n°2011-862 du 22 juillet 2011 donne un cadre général à cet exercice.

En 2016, un arrêté précise les connaissances, savoir-faire et compétences nécessaires à l'exercice du métier. Cet arrêté entérine la Fédération française des techniciens dentaires équins (FFTDE) comme l'organisme habilité à valider ces compétences et inscrit ce rôle dans la loi. La FFTDE est l’organisme référent de la profession auprès des pouvoirs publics, auquel est confié le rôle d'organiser la profession.

Composée de deux associations - l’Association européenne des dentistes équins (AEDE) et l’Association européenne des techniciens dentaires équins (AETDE) - la FFTDE a pour but de discuter, négocier et écrire les textes visant à réglementer l’exercice de la dentisterie équine par les non-vétérinaires, en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et les organisations vétérinaires. La FFTDE a également pour but :

  • D'assurer au public que les techniciens dentaires équins exerçant sur leurs équidés aient la compétence et la déontologie nécessaires.
  • De vérifier le comportement des techniciens dentaires équins dans l’exercice de leur fonction, de les rappeler à leurs obligations en cas de manquement ou de les sanctionner.
  • D'amener la pratique de la dentisterie équine vers plus de performance et plus de connaissances.

Technicien dentaire équin : des missions réglementées

Le « dentiste équin » surveille et réalise les soins courants sur la dentition des chevaux :

  • S’il est vétérinaire, il peut réaliser tous les actes nécessaires au bon état de la bouche du cheval.
  • S’il est technicien dentaire équin, d'après l'article 3 de l'arrêté du 5 octobre 2011, il est seulement autorisé à :
    • Corriger l'usure des tables dentaires (c'est-à-dire éliminer les pointes d'émail et les aspérités ou surdents…).
    • Extraire les dents de lait et/ou les dents de loup/cochon.
Contrairement au vétérinaire, le technicien dentaire équin n’est pas autorisé à sédater ou anesthésier l’animal. Lorsqu'un animal doit être sédaté, il faut donc penser à s'organiser avec le propriétaire et/ou le gérant de la structure dans laquelle il est en pension pour faire appel à un vétérinaire en amont de la visite.

Le technicien dentaire équin exerce la plupart du temps sous statut libéral. Il se déplace chez les clients et doit donc faire preuve d’un très bon sens relationnel. Au quotidien, le technicien dentaire équin réalise des actes tels que l’examen de la dentition, le nivellement et l’arrondissement des dents, le détartrage ou encore l’extraction de dents. Son planning est préparé à l'avance, même s'il doit parfois faire face à des urgences. Il doit également pouvoir conseiller un vétérinaire lorsque l’état du cheval le nécessite.

Pour exercer sa profession, le technicien dentaire équin doit être capable à la fois de maîtriser les règles de sécurité, de connaître le comportement des chevaux et s'y adapter, mais aussi de gérer son entreprise et la relation avec sa clientèle. Les principales compétences attendues sont les suivantes :

  • Connaissances en anatomie et physiologie adaptées à l'odontostomatologie
  • Connaissance et maîtrise de l'utilisation du matériel nécessaire
  • Capacité à évaluer l'état de la dentition et de la sphère buccale des équidés pour référer, le cas échéant, à un vétérinaire
  • Connaissances théoriques et pratiques en hippologie, éthologie, manipulation et contention des équidés
  • Connaissances en sciences médicales et animales
  • Connaissance du comportement des chevaux et des règles de sécurité
  • Rigueur dans la gestion de ses comptes et de son planning

Se former à la dentisterie équine : 2 parcours possibles

Comme vu précédemment, les actes de dentisterie peuvent être exercés :
► Soit par un vétérinaire équin (1er parcours possible)
► Soit par un technicien dentaire équin (2ème parcours possible)

Le titre de technicien dentaire équin (TDE) s'obtient par la voie de la formation professionnelle continue. La formation est aujourd’hui proposée par trois écoles :

  • Le LEGTA de Mancy (39)
  • L’École européenne de dentisterie équine (Belgique)
  • LE CFPPA d'Yvetot NaturaPÔLE (76)

La formation est accessible aux personnes titulaires d’un baccalauréat et âgées d’au moins 18 ans. À l'issue de 15 mois de formation, les élèves obtiennent le titre de TDE, titre de niveau 4 (Bac) délivré par la FFTDE et le Syndicat national des vétériniares d'exercice libéral (SNVEL). Au programme de cette formation :

  • UC1 ⇒ Maîtriser les connaissances anatomiques et physiologiques adaptées à l’odontologie des équidés
  • UC2 ⇒ Réaliser des soins bucco-dentaires adaptés sur les équidés, maîtriser les méthodes de contention et les règles d’hygiène
  • UC3 ⇒ Rendre compte de son intervention aux différents interlocuteurs et assurer un suivi post-intervention
  • UC4 ⇒ Gérer une entreprise libérale en dentisterie équine
  • Des stages d'observation (obligatoires et optionnels)
Tendance de l’emploi : En 2023, la FFTDE rassemble 235 praticiens en activité. C’est une activité qui s’est largement développée entre 2013 et 2018, avec une augmentation de 20% des emplois dans le secteur (Omeffe, 2018).
En savoir plus sur nos auteurs
  • Charlène LOURD Responsable du service équi-ressources IFCE
  • Sébastien MARTY Conseiller emploi-orientation au service équi-ressources de l'IFCE
  • IFCE - équi-ressources Emplois et stages dans la filière équine

Bibliographie

   

Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 17 05 2024

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